12 septembre 2006


Autochtone (Opitciwan, 2005)

Opitciwan, un an après

Il y a tout juste un an, je me trouvais à Opitciwan, village en territoire atikamek sur les rives du réservoire Gouin (Québec). J'y donnais une formation en documentaire à des membres de la communauté autochtone. Accessoirement. Accessoirement puisque je découvrais tout d'abord mon incapacité à être un formateur de qualité, n'ayant pas moi-même le sentiment de posséder un savoir dont je serais le maître.
Peu importe. S'offrait en tout cas une nouvelle fois l'opportunité de pouvoir découvrir un pan de notre monde : la catastrophique situation sociale, culturelle, humaine de la "réserve" d'Opitciwan, et l'incapacité des élites québécoises, canadiennes et autochtones pour améliorer celle-ci.
Je me sentais triste et démuni face à tout cela, et je prenais la fuite dès la fin de mon "mandat" (puni par la forêt, je terminais d'ailleurs ma course en voiture par un tonneau dans le fossé). En fait, jamais sentiment de rejet face à la réalité ne s'était manifesté chez moi avec autant de virulence : en République Démocratique du Congo ou en Palestine, j'avais au moins ressenti une certaine forme d'allégresse. Un mois à Opitciwan m'avait déprimé.
Un an après, je publie ici un court poème rédigé à l'époque et je le dédie aux amis du village, et à Justin, Jacquelin et Roland en particulier :

J’ai marché sur les étoiles
Tapis de verre brisé
Sous une pleine lune d’automne
Fleurs d’houblon plein les pieds.